Collectif Ethnographic au Jardin des Remparts à Condom

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Le Jardin des Remparts

L’hôtel néoclassique de Polignac est classé Monument Historique depuis 1990 : « Les dispositions sont celles de l’hôtel parisien entre cour et jardin. Il se compose d’un corps de bâtiment central avec deux ailes en retour formant une cour fermée sur la rue par un mur de clôture ».
Il est l’œuvre de Jean Marie Dorlan de Polignac (1731-1792) – chanoine de la cathédrale de Condom depuis 1758 – qui s’est ruiné pour ériger un hôtel particulier gigantesque, entre 1773 et 1777, afin de montrer sa popularité et surtout sa richesse face à l’évêque.
La commune en a fait, à partir de 1882, une école publique de garçons et, à ce jour, les bâtiments abritent toujours une école primaire.
En venant du lycée Bossuet on découvre un bâtiment de profil : l’Hôtel de Polignac. On peut être étonné par la pente très marquée. En effet, on sait que « l’édifice a été construit à cheval sur l’enceinte médiévale de Condom ».
La façade donnant sur la cour est somptueuse avec ses baies cintrées au rez-de-chaussée, l’avant corps central est très bien marqué par des colonnes ioniques cannelées, ces mêmes colonnes soutiennent un balcon en fer forgé puis un grand fronton triangulaire. Elle était faite pour admirer le jardin… mais une maison a été construite en face.
Depuis le centre-ville, on entend les enfants et on découvre la cour de récréation, ancienne école de garçons depuis 1882. Ce grand espace goudronné « a remplacé le grand jardin intérieur suspendu au-dessus de la ligne des remparts ».
Depuis la salle omnisports, on se trouve en contre-bas de la façade ouest, haute de plus de 25 mètres. Au sommet du fronton, il est écrit « école laïque ». Les façades Nord, Sud et Est ont été restaurées globalement, il manquait jusqu’à ce jour la façade Ouest dégradée à cause des vents et où la végétation gagne du terrain. C’est ici qu’intervient le loto du patrimoine afin de récolter les fonds nécessaires à sa rénovation, la ville de Condom manquant de moyens.
Depuis le jardin des remparts, le cèdre majestueux nous laisse apercevoir, aux angles, « de forts piliers aux allures de lions prévus pour accueillir des balustrades – jamais terminées ». On devine ici la frise en métopes et triglyphes au-dessus de la cour fermée, constituée d’un portique dorique et de grilles en fer forgé. C’est par là que se fait l’entrée principale du bâtiment.

Texte rédigé par Anna, Inès, Margaux, Philippine, Marlène, Alice, Emilie – élèves de 2nd – enseignement d’exploration Littérature et Société – Lycée Bossuet de Condom  (enseignantes Agathe Rivals et Marielle Agostini). 

Collectif Ethnographic

Aller à la rencontre de… c’est la méthologie que poursuit le collectif Ethnographic dont Émilie Renault et Ghislain Botto sont les fondateurs (2010).
Le collectif mène des enquêtes, selon une approche transdisciplinaire (dessin, édition, photographie, vidéo, balades): sur leur route, des soignants, des passants, mais aussi des auteurs ou des prostituées. Les artistes mettent en place des dispositifs qui «invitent le spectateur à vivre des expériences dont il est lui-même acteur, qui lui permettent d’intensifier son rapport aux autres, à lui-même et au monde, tout en le déplaçant, en le réinventant et en donnant une place centrale à son corps, à son libre arbitre .» Chaque investigation fait l’objet d’un travail minutieux de réappropriation par le dessin, le texte, ou encore la photographie. L’ensemble est réuni dans une publication spécialement réalisée, le livre répond par une forme toujours inédite aux particularités de leurs études.
Diplômée de l’École supérieure d’arts et de design (esad) de Reims, et de l’École cantonale d’art de Lausanne (écal), Émilie Renault enseigne à l’école supérieure d’arts appliqués (CEPV) de Vevey en Suisse depuis 2012. http://www.emilierenault.com
Diplômé de l’École Européenne Nationale Supérieure d’Art de Bretagne (EESAB) de Rennes et de la faculté de Rennes 2, Ghislain Botto intervient avec Émilie Renault à la Haute école d’art et de design (HEAD) de Genève dans des cours transversaux autour des pratiques artistiques dans l’espace public croisant ethnographie et art. http://www.ghislainbotto.com
Chaque artiste du collectif tente au travers de sa pratique artistique de comprendre et de retranscrire le monde qui l’entoure. Il nous semble important, d’interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oublié l’origine; d’interroger ce qui semble avoir cessé à jamais de nous étonner.
Pour se faire, il nous faut passer du temps sur place, avec les gens et les écouter. En cela notre démarche se rapproche de l’ethnographie. Nous ne souhaitons pas démontrer la vérité des faits. Historiens et scientifiques s’en chargent. Ce qui est important, c’est la vie elle-même.
Le Collectif Ethno-graphic a exposé notamment à l’artothèque de Bonlieu à Annecy, a été en résidence dans les villes de Cluses, de Saint-Priest et de Lausanne et a réalisé de nombreux ateliers et workshops en milieu scolaire.

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Imbriquer

Le Jardin des Remparts, clos par une enceinte, protégé de l’agitation, couvert par le ramage du cèdre, invite à la flânerie.

Un cabinet d’écriture y est disposé, et chacun est invité à venir construire un récit collectif sur le principe du cadavre exquis. Le faste de l’architecture voisine nous entraine vers son contraire. Utiliser les merveilles présentes, les matériaux sous nos pieds, la pauvreté des moyens et construire un jardin de contemplation avec la brique comme matériau.

Imbriquer est une histoire collective.

On imbrique ses mots avec ceux du précédent, on les choisit, on les choisit pour s’assurer d’un bon compagnonnage et construire un récit, une histoire commune.
On prend son temps sous le grand cèdre, on rêve, on divague et puis on se lance. Les mots se couchent au rythme lent et saccadé de la vieille Remington plus vraiment portative …
Puis vient le temps des graines… Imbriquer est une histoire collective.

Gérard et ses tournesols géants, Tante Huguette et ses fameux butternuts… des graines glanées ici et là, s’échangent de la main à la main.
Elles sont toutes là, présentées dans leur petit sachet de kraft. On peut arrêter son choix sur le nom du donneur, ou bien c’est la variété qui prime.

Puis vient le temps de la terre…
Imbriquer est une histoire collective.
La terre est là sous nos pieds, on la prélève, on la compresse.
Un petit trou a été formé pour y glisser la graine.
Petit à petit un édifice s’élève et un chaos contraint voit le jour.

Puis vient le temps de la terre…
Imbriquer est une histoire collective.
La terre est là sous nos pieds, on la prélève, on la compresse.
Un petit trou a été formé pour y glisser la graine.
Petit à petit un édifice s’élève et un chaos contraint voit le jour.

Puis vient le temps du temps qui passe, du temps qu’il fait…
Imbriquer est une histoire collective.
Le soleil, la pluie sont invités à malmener les briques et à prendre soin des graines.
Ça pousse ici, ça s’affaisse là, lentement l’édifice s’ébranle et revient à la terre.
Imbriquer n’est plus qu’une expérience collective ! Imbriquer est une histoire collective. Le soleil, la pluie sont invités à malmener les briques et à prendre soin des graines. Ça pousse ici, ça s’affaisse là, lentement l’édifice s’ébranle et revient à la terre. Imbriquer n’est plus qu’une expérience collective !