Rolf Nikel à la base de loisirs de Gauge près de Condom

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Plan d'eau de Gauge

La base de loisirs de Gauge a été aménagée par la municipalité de Condom en 1988 autour du moulin sur la Baïse, conservé dans son état d’origine . Cet espace verdoyant est aujourd’hui un lieu de détente et de loisir. C’est une prairie inondable qui accueille une biodiversité spécifique et abondante .

Navigable déjà du temps d’Henri IV, la Baïse, dans sa partie gersoise, a retrouvé une deuxième jeunesse. Le 15 janvier 1839 est arrivé à Condom, par le canal de la Baïse, le premier bateau marchand. L’ancienne batellerie subira un coup fatal avec le développement du chemin de fer.

Aujourd’hui, la Baïse est navigable sur plus de 60 km entre Valence-sur-Baïse et Saint-Léger-sur-Garonne.

Intérêt environnemental et écologique :

La prairie joue un rôle hydrologique et écologique car elle fonctionne comme une éponge en période de crue.

 

 

La végétation de la prairie va absorber et retenir une partie des substances transportées par l’eau : fertilisants, particules de terres, phytosanitaires, limitant ainsi la pollution des eaux.

Cette praire inondable est également un véritable réservoir de biodiversité.

De nombreux papillons de jour fréquentent ces milieux ouverts dont les les chenilles sélectionnent un groupe de plantes précis. Suite à la métamorphose, les imagos (papillons adultes) profiteront de l’ensemble des plantes nectarifères de la prairie.

La fauche de la praire peut être retardée, après la floraison des plantes, et parfois jusqu’à septembre, pour permettre la nidification des oiseaux et le cycle biologique complet de nombreuse espèces.

Sentier de la Baïse :

Le Département du Gers a réhabilité́ en 2019 l’ancien chemin de halage appelé aujourd’hui «Sentier de la Baïse».

Ouvert aux randonneurs, vététistes et cavaliers, il permet de relier, en toute quiétude, le port de Valence-sur-Baïse au port de Condom sur 11km, tout en longeant la rivière navigable et de découvrir le site remarquable de Flaran et son abbaye cistercienne ainsi que l’écluse double de Graziac .

Rolf Nikel

„Spurenhinterlassen“ Laisser des traces : laisser des traces de quoi, de notre vie, de notre passage sur terre, de nos opinions ?

Rolf Nikel est un peintre d’un grand esprit libre. Il veut que ses gestes laissent des traces dans l’espace. Il dessine son paysage dans le paysage, il se camoufle mais au même moment il essaie de se libérer, libérer le papier, la peinture, son support à coup de gestes répétitifs et sensuels.

L’artiste allemand ne dessine pas seulement dans le paysage, mais crée plutôt une symbiose entre ses œuvres et le paysage. Malgré le fonctionnement rythmique du geste, il est dans une dynamique du plaisir entre matériaux appliqués et support. A travers l’installation dans la base de loisirs de Gauge, il invente un jeu, un jeu de reconnaissance, tout en marquant l’espace avec son camouflage proposé. 

Trouver, reconnaître, rassembler. Comment son paysage devient pour nous, le visiteur, un paysage supplémentaire, une alternative de lecture possible dans la visite ? Rolf travaille avec des matériaux souvent très naturels, avec de la terre, du sable, des œufs ou des pigments naturels. 

Son itinérance douce procure une participation immédiate. Le visiteur est déstabilisé mais cherche à aller plus loin en quête du prochain signe, de la prochaine trace, du prochain facsimilé.

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Le dialogue entre les différents plots d’œuvres, le jeu entre le va-et-vient des deux bords de la rivière, crée une sorte de danse des yeux, avec un regard neuf et enchanté. Grâce à ce fonctionnement renouvelé, nous sommes obligés d’être beaucoup plus attentifs lors de la traversée du paysage. Finalement, Rolf nous guide pour chercher plus en détail, dans le primitif, dans l’instinct, sa propre logique. Le paysage créé devient, à travers chaque élément, une fenêtre de prospection possible.

La base de loisirs de Gauge est une prairie inondable, elle accueille une biodiversité spécifique et abondante. Si Rolf, grâce à son intervention artistique, peut nous inciter à regarder avec davantage de tranquillité et respect ce magnifique aménagement naturel, on aurait déjà gagné un pas dans le Schmilblick.

«Laisser des traces», c’est donner aux spectateurs des perspectives dans la manière de regarder ou à regarder. Rolf Nikel est très connu pour travailler avec de grands gestes corporels mais aussi avec ses mains et ses pieds. Tracer un paysage dans le cadre d’une fenêtre avec ses doigts parait simple pour lui, et pourtant, c’est un exercice physique et mental colossal.

En nous déplaçant en voiture, en moto ou en train, nous nous sommes habitués à perdre tout contact avec le paysage, déformé par la vitesse. Le décor, le paysage est seulement là pour quelques instants avant de disparaître. Il est temps de le retrouver, ce contact direct et naturel. Considérons les traces de pneus, témoignage du passage d‘une moto déjà disparue. Les formes géométriques restent comme une empreinte de tampon dans la nature, imprégnée et fixée. Nous faisons partie intégrante de la nature et ne sommes absolument pas ses dominateurs.