Rémi Trotereau à Larressingle
Larressingle
Larressingle est une cité médiévale fortifiée, la plus petite de France.
On ne pénètre qu’à pied à l’intérieur de l’enceinte par un pont franchissant les douves. Les maisons sont construites sur le chemin de ronde, adossées à la muraille. Au cœur de la place forte se dressent l’ancien château et l’église Saint-Sigismond.
Cette cité fut d’abord propriété des abbés, puis des évêques de Condom, qui l’embellirent et la fortifièrent dans le courant du XIIe siècle. Elle survécut à la guerre de Cent Ans, aux guerres de religion et dut son déclin à l’abandon des évêques qui lui préférèrent Cassaigne où, à la fin du XVIIIe siècle, ils firent transporter la charpente et la toiture du château.
Au début du XXe siècle, à l’initiative du duc de Trévise, la restauration est entreprise, poursuivie à l’heure actuelle par l’association des Amis de Larressingle. (D’après Tourisme en Ténarèze)
L’église Saint-Sigismond est édifiée au XIIe siècle, elle présente un caractère de forteresse avec sa haute tour qui permettait au guetteur de surveiller les environs et offrait un refuge aux habitants en des temps troublés. La porte est flanquée de deux demi-colonnes aux chapiteaux ornés d’animaux et de feuillages. L’intérieur s’ouvre sur une travée carrée, voûtée en berceau plein-cintre qui débouche sur une abside voûtée en cul-de-four. Les ouvertures modestes évoquent des meurtrières. Les vitraux ont récemment été refaits et représentent sous une forme épurée la flore et la faune gersoises.
Rémi Trotereau
Né à Vierzon le 26 janvier 1956, vit à Layrisse dans les Hautes-Pyrénées.
Après des débuts de maquettiste, il expérimente les techniques de la terre, produit des dessins et des affiches.
En 1988, il dépose un brevet de procédé de céramique et crée sa première sculpture monumentale en résine, Le Géant Polymère.
Il travaille et séjourne à plusieurs reprises à Paris, à l’étranger. Il vit maintenant à Layrisse dans les Hautes-Pyrénées.
« Face à son œuvre, le choc émotionnel est immédiat et fulgurant ! Rémi Trotereau explore la matière avec force et conviction. Reliefs mystérieux, matières triturées, œuvres venues d’autre monde, d’une présence indéniable. Avec des moyens d’une grande simplicité il construit un monde qui ne peut laisser personne indifférent. C’est puissant et subversif… »
Philippe Coupellier
Dans l'église
Plongée dans la pénombre, une forme gisante nous accueille. En résine de synthèse blanche, la silhouette émerge du sol avec ce qui semble un corps naissant, laissant imaginer une résurrection. Le geste est empreint d’une infinie tristesse accentuée par la lueur des bougies disposées autour, formant le contour d’une dalle funéraire. Cette image nous emmène plutôt vers la mort.
Naissance ? Mort ? Le raccourci nous interpelle.
Le regard est ensuite attiré vers le fond de la nef. Devant l’autel se dressent Les Orgues de la souffrance. Vaste panneau composé de fûts de bois, chacun travaillé avec des clous, des cordages, des loques entremêlées, des tissus enduits, des chaînes donnant à voir, à ressentir la souffrance d’une humanité torturée, mise en esclavage.